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  • N°2 - Interview - Les petits druides de Dana

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    L'Écho des Sputniks

    Les Petits Druides de Dana


    Quand avez-vous commencé l’élevage et pourquoi ?
    Ma première portée est née en 2002, mais elle ne s’inscrivait pas vraiment dans un projet sur le long terme. Je n’avais que 17 ans et des rats depuis quelques années. Une réflexion plus complète sur mes projets d’élevage s’est faite dans les années suivantes - et continue à se faire encore au quotidien. J’étais très active dans la communauté belge à l’époque, on y démarrait certaines des premières lignées.

     

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    Comme vous êtes une raterie ancienne, quelles sont les évolutions que vous avez mises en place au fil des années et les changements que vous avez constatés au sein de la communauté ? Vous avez notamment changé de nom et d’affixe, comme cela arrive à d’autres rateries avec une si grande longévité, vous pourriez nous en dire un peu plus sur ce choix ?

    Il est clair qu’en 15 ans, tout a énormément changé. Les ratouphiles ont de meilleures connaissances quant aux besoins des rats et à leurs pathologies propres. Beaucoup de choses qui semblaient normales à la majorité il n’y a pas 10 ans sont maintenant totalement décriées. Il me semble que nous étions plus tolérants, peut-être car nous mêmes avions tous fait d’énormes erreurs avant d’avoir internet. Mes premières portées entraient dans une réflexion à court terme uniquement, avec un suivi moins complet.


    J’ai en effet changé de nom début 2016. Au-delà d’une envie de nouveauté, c’était une façon de symboliser un changement profond dans ma réflexion, et une coupure par rapport à des erreurs commises et certains amalgames dont j’ai été victime.

     

    Quels sont vos objectifs et méthodes de travail ? Pouvez-vous nous faire une petite synthèse de vos familles et branches ?

    À l’heure actuelle, j’ai deux branches. Une famille où je travaille la dilution (siamois et devil), et une autre tournant plutôt autour du mink et du mock mink.

     

    Je tente toujours de stabiliser une branche avant d’y inclure du sang neuf. Je fais donc régulièrement des portées consanguines, souvent de type oncle / nièce ou cousins germains. Je m’assure aussi d’avoir une portée de sauvegarde en cas de nouveau mariage, vers laquelle revenir en cas de soucis.


    Mon objectif à court terme est de travailler des phénotypes simples, sur lesquels il sera plus facile de juger de la qualité de la couleur. En me concentrant plutôt sur la morphologie générale, j’obtiens des résultats satisfaisants, y compris un prix au dernier Houten (grande exposition européenne comportant une bourse et des shows pour les rongeurs, terrario et NAC).


    J’envisage également de mixer mes deux branches pour travailler le bleu russe, qui est présent des deux côtés. Au niveau de la santé, les pathologies courantes sont assez différentes, et il en ressortira peut-être de très bonnes choses. Il faudra attendre pour le savoir.


    Suite aux soucis de santé qui semblent être dépendants du dumbo, je reviens aussi de plus en plus vers du standard, en ayant du dumbo via des porteurs.


    J’espère compenser les tares de mes deux groupes avec les apports extérieurs de mes dernières adoptions.

     

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    Est-ce que vous travaillez seule ou avec des partenaires ? Lesquels ?
    J’ai régulièrement travaillé avec Les Rats De Goût et Les Ratoux du Sergent Douphie ces dernières années. Nous adoptons encore les unes chez les autres, ce qui fait que nos familles sont assez mixées. J’ai aussi récupéré le travail de la Raterie du Nennvial via des mâles qu’elle m’a proposés en saillie. Ce sont des descendants de lignées que je travaillais il y a plus de 10 ans.


    L’immense majorité des rateries de Belgique et du Nord ne sont plus actives, donc je suis fort isolée. Par le passé il m’est arrivé de travailler totalement en interne.


    Est-ce que vous êtes influencée par les rateries étrangères ? Si oui, à quel niveau ?
    Observer et discuter des méthodes de travail des rateries non francophones me semble important. Cela n’implique pas forcément d’être en accord mais ouvre la réflexion. Plus les avis et débats sont nombreux, plus il sera possible d’affiner ses choix et son éthique. Je pense malgré tout que la proximité géographique augmente l’influence de la Hollande en Belgique.

     

    Au niveau législatif, est-ce qu’il existe des contraintes d’élevage en Belgique que nous ne connaissons pas ?
    La Belgique a la particularité d’être un Etat fédéral, et les compétences en la matière sont à charge des régions. La Wallonie (partie francophone et germanophone hors Bruxelles) a changé la loi assez récemment. Il est maintenant interdit de diffuser des annonces pour le don ou la vente d’animaux hors basse-cour pour qui n’est ni élevage professionnel ni refuge. C’est une décision purement économique, visant à interdire les revenus au noir. C’est un énorme problème pour de nombreux éleveurs amateurs qui se trouvent automatiquement hors la loi. La plupart des éleveurs postent maintenant leurs annonces sur des sites néerlandophones.


    La réglementation quant au nombre de rats est aussi fort variable, y compris d’une commune à l’autre. Par endroit il faut faire une demande écrite pour en avoir plus de 6. Certaines villes interdisent aussi d’en avoir plus d’un. Je n’ai cependant jamais eu écho de contrôles sur ce point.

     

    Vous avez été confrontée à une bactérie virulente qui vous a obligé à prendre la décision difficile de faire un vide sanitaire, comment avez-vous traversé cette période ? Est-ce que ça vous a fait changer de méthodes de travail ? Quels conseils donneriez-vous à une jeune raterie pour qu’elle évite au maximum cette situation ?
    La décision a été difficile à prendre. Mais avec le recul, c’est une période de repos qui m’a permis de faire le point et de revenir au plaisir d’un petit groupe quelques temps.


    Par la suite, l’idée était de partir sur des rats importés de Hollande pour tester des bases vierges. Les résultats n’ont pas été à la hauteur de mes attentes et j’ai arrêté la branche en question.


    Je ne pense pas qu’il y ait de solution miracle pour éviter la contamination d’un groupe. Les règles sanitaires élémentaires doivent être appliquées. Dans le cas de la bactérie qui s’est propagée il y a 10 ans, il semble que les humains en aient été le vecteur, sans contact direct avec les rats. Le risque zéro n’existe pas, mais le partage d’informations et l’honnêteté sont un pilier essentiel pour une communication efficace entre les ratouphiles.

     

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    Vous faites partie des rateries ayant la plus grande troupe de rats, quels sont les avantages et les inconvénients d’avoir un cheptel important ?
    Je ne pense pas que l’on puisse faire un choix de sélection efficace sans avoir un minimum d’individus ou en étant proche géographiquement de partenaires de travail. Il m’arrive souvent de garder 2 ou 3 individus d’une portée, afin de choisir celui qui grandit le mieux, a le meilleur caractère et la meilleure santé.


    Je fais aussi régulièrement des portées « de sécurité » via des branches cousines. Si les résultats dans le suivi sont bons, je peux revenir en consanguinité, et recommencer à nouveau une deuxième branche.


    J’essaie de plus en plus de confier certains ratons chez des adoptants de confiance, avec possibilité de les avoir pour saillie, afin d’avoir moins de travail. Malgré tout, il m’arrive de ne pas avoir les mâles nécessaire à mes projets, soit à cause d’un décès prématuré, soit parce que la santé d’une portée ne me satisfait plus.


    Avoir deux familles augmente évidemment fortement la taille du groupe.


    Les changements constants dans les cages permettent aussi d’avoir des intégrations généralement très simples. Il est par contre évident que l’impact financier et en temps est proportionnel.

     

    Avec une dizaine de portées par an, on imagine bien que le travail de suivi est titanesque. Comment vous y prenez-vous ? Quels sont vos outils ? Vous n’avez d’ailleurs plus de site internet depuis votre changement de nom et d’affixe, pourquoi ? Et quels supports avez-vous choisi pour conserver un maximum de transparence ?
    C’est affreusement chronophage, et j’avoue qu’actuellement j’ai un emploi du temps extrêmement chargé qui fait que j’accumule pas mal de retard. Je fais le suivi via forum, mais il ne sert plus que de stockage. L’immense majorité des nouvelles de ratons nés à la maison me reviennent via Facebook. Parfois par téléphone.


    J’ai longtemps boudé le LORD, mais je me mets petit à petit à jour dessus pour faciliter le travail des personnes qui me connaissent mal et ne savent pas où trouver les infos.


    L’utilisation de facebook, et, entre autres, des directs vidéos, est un gain de temps formidable pour donner des nouvelles des ratons ou de la troupe à tous ceux que ça intéresse.

     

    Parallèlement à votre raterie, vous êtes impliquée dans la communauté ratouphile. Pouvez-vous nous détailler vos engagements (association A.F.A.R ASBL, création de dodos, implication chez SRFA, forums…) ?
    J’ai en effet été longtemps membre A.F.A.R. L’association est maintenant officiellement dissoute. Elle m’a permis de rencontrer beaucoup de passionnés de rongeurs, de faire des parallèles dans les méthodes de travail suivant les spécificités des espèces et avec d’autres contraintes sociales sur ce qui peut ou ne peut pas se faire.


    Chez SRFA, je participe à la création du standard français et à la mise en place des shows.


    J’ai été longtemps très active sur plusieurs forums. Mais comme beaucoup, j’ai migré sur facebook. Je regrette le suivi d’informations et de débats plus efficaces des forums, je serai sûrement plus active sur SRFA à la fin de mon travail actuel, quand j’aurai le temps.


    J’ai aussi en effet une boutique de dodos depuis deux ans. Comme il n’existe pas vraiment d’emploi fixe dans mon secteur d’activité, elle me permet de compenser un petit peu les dépenses des rats, et parfois j’en profite pour un petit coup de pouce à des associations.

     

    Comment votre longue expérience des shows vous a-t-elle permis de participer activement à l’élaboration du standard français ?
    J’ai eu la possibilité de participer ou d’assister à de nombreux shows en Hollande, en France et en Belgique. Les avis de jugement m’ont permis de confronter mon interprétation des standards avec la vision des juges. Il me semble que cette démarche est importante pour étayer un choix d’élevage. À partir de là, il a été facile de détailler les différences entre les différents standards internationaux et de mettre en place quelque chose en accord avec les particularités francophones.

     

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    Quand on calcule la durée de vie moyenne d’une raterie, on s’aperçoit qu’elle est très faible (en 2015 elle était de 2 ans et 2 mois), quels conseils transmettriez-vous aux jeunes rateries pour les aider à tenir dans la durée ?
    Être un peu fou et renoncer à être riche déjà. Ensuite prendre le temps de s’instruire sans se précipiter. Les erreurs auront toujours beaucoup plus d’impact que les réussites. S’entourer, accepter les critiques et apprendre à faire la part des choses entre ce qui est constructif et ce qui ne l’est pas. Être constamment prêt à se remettre en question.


    Ne jamais travailler avec une seule branche, toujours envisager qu’il puisse y avoir un problème et s’autoriser des solutions de secours.
    Il n’existe aucune lignée sans problèmes, les retours négatifs dans le suivi doivent être mis en perspective. Fréquence d’apparition des soucis, âge, explication environnementale… Dès que possible demander des autopsies permet d’aider à mieux comprendre quels étaient les soucis. Et ne pas hésiter à discuter de tout ça avec un bon vétérinaire.

     

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    Texte : Tani. Photos : Cundolë

    EdS n°2 Avril 2018


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