[Santé] Les droits et les devoirs de votre vétérinaire

On vous le dira et le redira, il est essentiel d’avoir toujours sous la main l’adresse d’un bon vétérinaire. Le bouche-à-oreille, la liste des vétérinaires recommandés par les membres des forums sont des moyens possibles de les identifier. Mais c’est quoi, un bon vétérinaire ? Et est-ce que ça ne dépend pas un peu de vous aussi ?

Soyez sympas avec votre vétérinaire (et avec ses assistants et assistantes) et il vous le rendra bien !

• Si vous avez besoin d’un rendez-vous peu urgent, ou peu important, soyez souples et arrangeants sur les horaires. Ne réclamez pas « tout de suite » ou « non pas 15h30 impossible je veux 15h » si ça ne le mérite pas. Le jour où ce sera vraiment urgent, les ASV sauront que ce n’est pas du flan, et vous trouveront plus volontiers une petite place.
   
• Ne râlez pas s’il est en retard. Il a peut-être eu une urgence. Ou bien, il prend le temps qu’il faut en consultation, même si ça sort de la case, sans expédier le patient. C’est une attitude dont vous profitez aussi quand c’est votre tour !
   
• Avant le rendez-vous, remémorez-vous bien l’histoire du problème et la liste des symptômes : depuis quand ça a commencé ? comment ça a évolué ? On appelle cela des « commémoratifs ». Notez-les sur papier si vous avez peur d’oublier. Exposez dans l’ordre chronologique. Si vous commencez à partir dans tous les sens, à diverger, à revenir en arrière… c’est beaucoup plus difficile pour le vétérinaire d’y voir clair (et il ne sera pas enclin à vous expliquer des choses s’il pense que c’est le dawa dans votre tête). Soyez précis. Si vous avez peur de ne pas savoir quels sont les éléments importants, vous pouvez vous inspirer du guide de la question santé sur SRFA.
   
• Tenez votre vétérinaire au courant, par exemple par téléphone, de l’évolution après le premier rendez-vous (convenez avec lui d’un délai raisonnable pour le faire, souvent quelques jours). Si ça a marché, il sera content de le savoir et ça l’aidera à progresser dans sa pratique. Si ça a loupé, il pourra vous proposer d’adapter la thérapeutique – et ça l’aidera aussi, car si vous ne le tenez pas au courant, il peut croire que ça a marché.
   
• Respectez ses prescriptions. Si vous avez un doute, ou souhaitez la modifier, passez un coup de fil.
   
• Payez-le ! Tout travail mérite salaire, et ce n’est pas parce qu’un vétérinaire aime les animaux qu’il doit les soigner à l’oeil. Si vous avez la moindre difficulté de paiement et souhaitez un aménagement (paiement différé ou en plusieurs fois par exemple), annoncez-le lors de la prise de rendez-vous, ou au pire, dès le début de la consultation. Prévenus, ils seront naturellement plus arrangeants que si on les met devant le fait accompli. En plus, si vous les payez toujours sans difficulté, ils vous feront sûrement davantage de fleurs en période noire !
   
• Evitez l’auto-médication au maximum, n’achetez pas surtout pas de médicaments vétérinaires en pharmacie. Rien n’agace plus un vétérinaire que de devoir réparer les pots cassés par un pharmacien indélicat qui vous a délivré un médicament qu’il n’avait pas le droit de vous vendre, et dont il ne connaît pas l’utilisation. Si vous avez assez d’expérience pour automédiquer un problème bénin, passez un coup de fil – normalement, à ce stade, il doit vous faire assez confiance pour que ça se règle au téléphone, mais cette confiance se gagne.
   
• Si vos convictions personnelles n’y sont pas opposées, autorisez-le à pratiquer des autopsies s’il le souhaite. C’est un excellent moyen pour lui de parfaire ses connaissances. Si c’est à sa demande et non à la vôtre, il ne vous la fera pas payer, mais vous sera reconnaissant de lui permettre de mieux comprendre ce qui s’est passé, et vous serez payé de retour le jour où le problème se présentera chez un autre de vos rats.

Les devoirs du patient étant établis, voyons maintenant ce qu’il est raisonnable d’attendre de votre vétérinaire (ou souhaitable pour le qualifier de « bon vétérinaire ») :

• Il ne s’intéresse pas qu’au problème pour lequel vous consultez, mais récapitule les dernières fois où il a vu l’animal, et vérifie avec vous que tous les problèmes passés sont réglés. Il examine entièrement l’animal (yeux, oreilles, état du poil etc.) et pas seulement les 2 cm carrés que vous lui avez signalés.
   
• Et même, s’il est sympa, il vous demande aussi des nouvelles des autres touilloux !
   
• Il vous expose toutes les options thérapeutiques avec leurs bénéfices attendus et leurs risques, exprime son opinion sur le meilleur choix en précisant bien que c’est son avis à lui, et vous laisse la décision finale, qu’il valide avec vous.
   
• Il ne vous prend pas pour un crétin. Il s’assure aussi que vous avez bien compris toutes ses explications.
   
• Il sait dire quand il ne sait pas, quand il y a plusieurs hypothèses, quand il vaut mieux aller voir un confrère spécialisé (auquel il vous adresse).
   
• Il a une attitude empathique, à la bonne distance. Un vétérinaire qui fait une blague vaseuse pendant une euthanasie alors qu’il ne vous connaît pas, c’est trop loin. Si c’est vous qui lui tendez les mouchoirs parce qu’il a fondu en larmes, c’est probablement trop près !
   
• Il est joignable au téléphone et est ravi quand vous l’appelez pour donner des nouvelles (via l’ASV s’il est occupé ou si la compétence de l’ASV est suffisante – les ASV ne sont pas des secrétaires, ils et elles ont aussi des connaissances en santé animale !)
   
• Il respecte votre décision finale. Il sait exprimer son avis sans vous l’imposer, et vous dire pourquoi il n’est pas d’accord avec vous sans vous humilier.

Ne sortez jamais du cabinet en n’ayant pas compris ou en n’étant pas d’accord !